En ces mois d'été, durant la nuit, le brouillard noyait
souvent la vallée. La Meuse et les vastes forêts
environnantes favorisaient son développement.
On sentait la fraîcheur, l'humidité imprégnait la peau.
A une cinquantaine de mètres en face de
l'appartement, plus noir que la nuit, le crassier de la fonderie Lebeau
barrait la vue. La longue rangée de la cité
ouvrière dormait sur toute son étendue.
Edmond tourna la clé de contact et alluma les
phares batraciens. Quelques soubresauts et la Citroën s'arracha de
l'endroit. Tendus, les occupants ne soufflaient mot.
Les vitres s'embuèrent rapidement,
l'essuie-glace en action n'y pouvait rien. Le conducteur releva d'un
coup sec le portillon mobile sur le haut de la portière.
Malgré la saison estivale, la fraîcheur s'engouffra dans
l'habitacle tel un torrent de montagne.
L'équipage passa devant les usines Porcher et
Arthur Martin, fermées pour cause de congés. Il
poursuivit en direction de la gare avant d'entamer l'ascension de la
route de Charleville, une périlleuse montée en lacet...
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